Et oui, pour fêter mes deux mois en Autriche, je me suis organisé un week-end à Vienne ! J’écris « enfin », parce que ça faisait longtemps que je voulais y aller, que certains collègues me tannaient sur le sujet parce que ça faisait longtemps que je disais que je voulais y aller, et parce que en deux mois, je n’avais pas vu autre chose que Linz et la ville où je travaille (et Enns, à l’occasion d’une balade à vélo, mais c’est plus anecdotique). Alors après deux weekends passés seule dans mon appart (malgré le fait que je vis dans une coloc de 5 personnes), clairement je ne voulais pas réitérer l’expérience et j’ai demandé à une de mes colocs si elle pouvait m’héberger pour le weekend.
La coloc en question, elle s’appelle Maike, est allemande (donc elle parle en Hochdeutsch (« haut allemand », l’allemand d’Allemagne pour ceux qui n’ont pas suivi mon article précédent) et j’arrive à lui parler presque couramment), et vit entre Linz, où elle travaille depuis décembre, et Vienne, où elle a un appart avec son copain. Elle est trop cool et était direct partante quand je lui ai demandé si je pouvais passer pour le weekend. Et en plus de m’héberger, elle m’a récupéré à la gare, m’a fait visiter la ville et rencontrer quelques-uns de ses amis.
Alors j’ai pris le train le samedi en tout début d’aprem, et en un peu plus d’une heure j’étais à Vienne. Ma coloc habite à environ 20 minutes à pied du château de Schönbrunn, c’est donc assez naturellement qu’on a décidé d’y aller en premier.
Schönbrunn, c’était auparavant la résidence d’été des Habsbourg, autrement dit la famille impériale du Saint-Emprire romain germanique. C’est une des attractions touristiques principales de Vienne, et il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. Si vous voulez une comparaison, je pense qu’on peut dire que Schönbrunn est à Vienne ce que le château de Versailles est à Paris. Je sais pas trop si le château est ouvert aux visites en ce moment, mais apparemment à l’intérieur c’est un sacré truc, vraiment très majestueux. Le parc de Schönbrunn est ouvert au public gratuitement et est assez immense. Il y a plusieurs fontaines majestueuses (d’ailleurs Schönbrunn veut dire jolie fontaine en allemand), des fausses ruines romaines, une palmeraie, une orangerie… Il y a aussi un zoo dans le parc, qui est au passage le plus ancien zoo du monde et qui fait 17 hectares (mais qui lui est payant, faut pas abuser non plus). Sur le sommet du parc, il y a un petit édifice, la gloriette, qui surplombe le château et la ville. Normalement il abrite un café, mais du coup là c’était fermé. Il n’empêche qu’il y avait vraiment pas mal de monde dans le parc, plein de groupes de gens sans masques qui buvaient des bières assis dans l’herbe. Le covid ? Quel covid ?
Après s’être baladé dans le parc, on a loué des vélos pour rejoindre le centre-ville. J’ai adoré ce petit trajet en vélo : les vélos en libre-service de Vienne sont loin d’être très performants, mais se promener en vélo, dans des coins moins/non touristiques, je trouve que ça permet d’avoir une vision « vraie » de la ville du point de vue d’un local, (un peu comme se promener à pied au hasard des rues ou prendre les transports en commun), ça permet de sentir son atmosphère. En l’occurrence, l’atmosphère que j’ai perçue m’a beaucoup plu. On a roulé le long d’un petit canal, il y avait plein de mini parcs ou des petits bancs où les gens se retrouvaient entre amis (le covid ? quel covid ?), c’était à la fois assez calme (sans gens stressés partout) et très vivant. Cette petite balade à vélo, ça paraît anodin mais c’est peut-être le truc qui m’a le plus donné envie de retourner à Vienne, plusieurs fois, en prenant le temps « d’expérimenter » la ville, c’est-à-dire pas juste visiter mais aussi passer du temps dans les quartiers moins touristiques.
Et donc après ça, on s’est retrouvé dans le centre-ville, avec ses monuments tous plus imposants les uns que les autres. On y est passé assez rapidement au final : il commençait doucement à faire nuit, et il y avait eu une manif anti-covid dans l’après-midi, donc l’ambiance était un peu bizarre, avec pas mal de voitures de police qui passaient à toute vitesse et sirène hurlante. La manif était déjà terminée, on ne les a pas croisés, mais bon tout de même. Ma coloc Maike m’a emmené voir quelques-uns des monuments principaux de la ville (que je ne vous mets pas tous en photo, vous les verrez une autre fois !), et notamment le Hofburg. Le Hofburg, c’est un grand complexe en plein coeur de la ville qui était autrefois un palais impérial et qui a servi de résidence à la plupart des dirigeants de l’histoire de l’Autriche, notamment des Habsbourg (encore eux). Aujourd’hui, il se visite en partie, on y trouve les anciens appartements de l’empereur, plusieurs musées, la bibliothèque nationale, la résidence du président fédéral de l’Autriche, une chapelle, une église, l’Ecole espagnole d’équitation (une des plus réputées du monde), bref c’est un sacré truc. On entre dans ce méga complexe par une porte, la Burgtor, qui mène sur une grande place, la Heldenplatz. Ce jour-là, la Burgtor était partiellement fermée à cause de la manif, ce qui vu l’étonnement de ma coloc et des autres gens qu’elle m’a présenté, est vraiment exceptionnel. On a quand-même pu rentrer sans problème.
La Burgtor, en configuration manif avec portes fermées (sauf une) et voitures de police Le bâtiment principal du Hofburg, Neue Burg, où on trouve des musées et la bibliothèque
Juste à côté, on peut trouver une autre grande place avec deux musées, le Kunsthistorisches Museum et le Naturhistorisches Museum (respectivement musée des beaux-arts et musée d’histoire naturelle), qui sont tous les deux assez énormes. Les deux bâtiments se ressemblent beaucoup et se font face. Un peu plus loin, il y a le MuseumsQuartier, avec encore plusieurs musées dont le mumok, musée d’art moderne. Surtout, on y trouve de nombreux cafés, plein d’événements culturels, et plein de sièges extérieurs, c’est un endroit très vivant où les gens se retrouvent pour passer du bon temps. Évidemment, en temps de pandémie, c’est différent. Mais ça se ressent quand-même que c’est un endroit cool.
Le Kunsthistorisches Museum Le MuseumsQuartier en configuration pandémie, sans les habituels sièges extérieurs et terrasses de cafés
L’après-midi est passé très vite, et je l’ai plus ressenti comme une introduction à Vienne que comme vraiment une visite. Le lendemain, ma coloc avait prévu un autre plan : avec son copain et deux de leurs amis, nous avons fait une rando, sur le Stadtwanderweg 3. En gros à Vienne, il y a plusieurs chemins de rando, qui partent de la ville, et emmènent les gens en forêt, autour de la ville. Ils sont tous accessibles en transports en commun, bien signalés, et bien équipés en endroits pour se poser / manger / toilettes etc. Donc officiellement, on était toujours dans Vienne. Mais en pleine nature, et c’était vraiment cool.
Un chemin de la rando, toujours partiellement enneigé. Et oui, en Autriche l’hiver persiste, même en mars il neige toujours Un des points de vue sur les collines de la rando. J’aurai pu m’avancer plus mais c’était très boueux et je trouvais cet angle avec les cyclistes plutôt cool !
J’ai vraiment savouré ce moment, c’était trop bien, j’étais avec des gens tous sympas, j’arrivais un peu à participer à des conversations en allemand, on a aussi parlé français avec une amie de ma coloc qui apprend le français depuis 3 ans et a un niveau assez impressionnant. A la fin de la rando, comme il faisait beau et chaud on s’est installé sur l’herbe pour pique-niquer, on a pris le soleil, regardé des enfants jouer, bref on était bien. Ce genre de moments, ça m’avait vraiment manqué. Le covid ? Quel covid ? (bon je m’étais fait tester le vendredi, Maike et son copain le samedi, alors on n’a pas été si irresponsable que ça !)
Le weekend est passé très vite mais a été vraiment très cool. Ça m’a fait beaucoup de bien de partir de Linz, de voir autre chose, d’être entourée. J’ai déjà très envie de retourner à Vienne, dans quelques semaines si on a toujours le droit, avec (on sait jamais) peut-être les terrasses de café ouvertes, le printemps, les fleurs dans les parcs, etc. C’est assez bizarre à dire mais c’est possible que cette période de pandémie soit pas si mauvaise que ça pour visiter un nouveau pays (ou son propre pays) : pas ou peu de touristes, donc on a de la place, tout est plus tranquille, on a une expérience plus authentique en quelque sorte. Après, c’est sûr que pas mal de trucs sont fermés, mais en extérieur on peut déjà faire et voir beaucoup de choses. Bref, même en ces temps compliqués c’est possible (en tout cas ici en Autriche) de sortir, visiter, se promener, et ça a été comme une bouffée d’oxygène de me sortir de mon quotidien de Linz (même si j’aime bien ma ville d’adoption). Je me suis promis de bouger plus, beaucoup de coins sympas sont accessibles à environ une heure de train de chez moi donc vraiment ça se fait bien. Et justement, la suite de mes aventures arrive prochainement !