L'appel du large

Les aventures d'une petite bretonne expatriée en Autriche

Le grand départ

Bon, ça y est, il est temps de partir. Deux mois à attendre avant de pouvoir partir me paraissaient ultra longs, mais les deux dernières semaines sont passées comme un éclair. Sans que je m’en rende compte, d’un coup, il était déjà temps de dire au revoir et de préparer mes affaires. Dire au revoir, ça a toujours été ultra dur pour moi, et ce départ n’a pas dérogé à la règle. J’ai beau savoir exactement ce qui m’entraîne à l’aventure (cf ici), quand vient le moment de partir, je commence à douter en mode « mais est-ce que je suis pas en train de faire n’importe quoi ? Je suis bien ici non ? ». Mais il est (heureusement) trop tard pour changer d’avis, alors je me suis pliée à cette difficile mais nécessaire étape. Ça a été probablement mon départ le plus compliqué : aller de chez moi à Linz c’est au mieux 10 à 12h de trajet, donc ça fait loin. Le contexte sanitaire ne permet pas trop de visites de mes proches, et je ne pense pas pouvoir rentrer avant l’été : ne pas voir ma famille et mes amis pendant 6 mois au moins, c’est pas simple, et partir a été une décision difficile à prendre.

Paragraphe émotion terminé, on passe on « concret ». J’ai passé mon test PCR le 4 janvier comme prévu, et il s’est avéré être négatif, donc tout va bien je peux partir sans problème. L’étape suivante, c’est préparer le carton rempli d’affaires que je fais livrer dans mon futur appart, parti le 5 et qui devrait arriver un peu après moi. Après ça, ont suivi ma réunion avec Business France pour avoir les derniers renseignements administratifs, les valises, mon rendez-vous chez le médecin (une formalité pour avoir un papier certifiant que je me suis fait tester), et puis l’aventure peut vraiment commencer, avec en premier un train de Rennes à Paris à 14h23 qui doit me mener jusqu’à l’aéroport.

Pour l’anecdote, ce train j’ai failli le louper. J’étais bien sur le bon quai, à l’heure, mais je faisais face à la voie 4, où il n’y avait pas de train. Comme il y avait pas mal de monde qui attendait sur le quai, et que j’étais trop concentrée sur l’émotion du moment, j’ai pas fait gaffe, je suis restée sur le quai sans regarder que mon train, qui était indiqué voie 3, était derrière moi. Et je m’en suis rendue compte au moment du message annonçant la fermeture des portes. Heureusement, j’avais juste à me retourner pour pouvoir rentrer, les contrôleurs sur le quai m’ont vue, et j’ai pu m’installer sans problème (mais avec une petite frayeur quand-même). Leçon n°1 de mon voyage : apprends à regarder autour de toi.

Bref, mon voyage en train se passe bien, j’arrive à l’aéroport, je suis déjà au bon terminal donc pas besoin de prendre la navette (ce qui m’arrange, partir avec deux valises de 20 kg c’est pas le plus pratique). Du coup me voilà à l’aéroport. Là, covid oblige, je montre ma carte d’embarquement pour pouvoir entrer, et je me dirige vers mon terminal. Pour cela, j’en traverse un autre, totalement fermé. Assez dingue de traverser un aéroport désert, avec toutes les boutiques fermées. Mon terminal a beau être ouvert, il ne paraît pas beaucoup plus animé : j’ai l’impression qu’il n’y a que nous, les passagers du vol pour Vienne.

Les contrôles habituels passés (sans que l’on me demande mon test négatif, qu’on me prenne ma température ou quoi que ce soit), c’est l’heure d’embarquer ! Comme c’est mon entreprise qui a tout payé de mon voyage, ils m’ont pris un billet en business class. Alors je monte dans l’avion la première, je m’installe tranquille, je n’ai pas de voisin, bref le luxe. Ça me fait beaucoup rire intérieurement, parce que je n’ai pas du tout l’allure de quelqu’un qui voyage en business class je pense : je suis une petite jeune en jean, baskets, et sweat de mon école. Ils ont dû se demander ce que je faisais là… J’ai pas du tout l’habitude de ce confort : quand je suis partie en erasmus à Hambourg, j’ai choisi de prendre le bus, 12h30 de trajet entre Paris et Hambourg. Alors là, je profite.

L’avion décolle vers 20h, les hôtesses sont aux petits soins et j’ai le droit à un bon repas. J’ai pas trop compris ce que c’était, visiblement un plat typiquement autrichien avec de la viande et des sortes de pâtes en sauce, mais c’est plutôt bon. Tout doucement on approche de la destination. J’avais jamais volé de nuit, alors je savoure la vue : les villes vues du ciel, ça fait plein de petits îlots de lumière, on voit comme des ramifications avec les lampadaires des quartiers. D’ailleurs petit conseil aux gens qui voudraient prendre un vol Paris-Vienne et qui comme moi adorent regarder depuis le hublot : dans la mesure du possible, prenez un siège côté F, la vue sur les Alpes est vraiment cool quand l’avion commence à descendre (même si là avec la nuit je n’ai pas trop vu ce qui se passait).

Mon repas, servi sur un beau plateau, le luxe

On arrive à Vienne, et commence alors le moment que je redoutais le plus dans mon voyage (après les au revoir, mais je vais pas revenir là-dessus ^^) : les contrôles aux frontières à l’arrivée. Je rappelle que normalement, je devrais faire une quarantaine en arrivant, mais comme je voyage pour raisons professionnelles je suis théoriquement exemptée. J’ai quand-même peur que l’agent des douanes soit tatillon et que je doive me justifier pendant des heures. On fait la queue, ça finit par être mon tour : je donne mes papiers (déclaration de quarantaine où j’ai coché la petite case disant que je suis une exception, certificat médical que j’avais fait le matin même chez le médecin avant de partir, et justificatif de mon employeur), le monsieur les regarde, puis il me les rend et me dit « you don’t have to quarantine, you’re free to go » (traduction : vous n’avez pas à vous confiner, vous pouvez y aller). Je suis hyper soulagée que ce ce soit aussi bien passé, je devais avoir un grand sourire sous mon masque et si j’avais pu faire une petite danse de la joie, j’aurai pas hésité (mais il y avait des gens autour donc un peu de retenue).

La suite est moins folle : je récupère mes bagages et je me dirige vers l’hôtel où je vais passer la nuit, juste à côté de l’aéroport. Il est environ 23h, je suis vraiment fatiguée et je me couche quasi direct. Je prends le train le lendemain matin direction Linz. Le trajet se déroule tranquillement, je vois le paysage blanchir progressivement depuis la fenêtre, il a bien neigé dans la nuit dans la région de Linz ! Une fois à la gare, le gars qui a déménagé et me laisse son ancienne chambre (David) me récupère pour m’emmener à l’appartement.

Il a effectivement beaucoup neigé, même en ville tout est tout blanc et ça faisait hyper longtemps que j’avais pas vu autant de neige alors je suis contente. Là pour le coup c’est clair, je suis en Autriche ! J’avais décidé de commencer à parler en allemand à partir de ce jour (la veille à l’aéroport et à l’hôtel j’ai parlé en anglais par flemme), et ça se passe plutôt bien, j’arrive à me faire comprendre et à comprendre ce que me dit David. L’appart n’est pas très loin de la gare, et une fois arrivés je peux enfin poser mes affaires. Mais pas me poser moi, pas encore : il est temps de visiter l’appartement, de régler quelques petits trucs et de rencontrer mes colocs. Le repos, ce sera pour plus tard, mais je suis déjà vraiment contente d’être arrivée.

Et mon installation aussi, pour vous ce sera pour plus tard, dans un autre article !

Emilie

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