Un des trucs qui étaient sur ma bucket list (liste de choses à faire, oui je parle 3 langues alors je choisis le terme qui me paraît le plus approprié même s’il est en anglais, déso l’Académie Française) de mon séjour ici, c’est faire du ski. Bah attends, je suis en Autriche, j’ai les Alpes qui sont toutes proches, il neige, c’est un grand pays de ski et ils n’ont pas fermé les remontées mécaniques même avec le covid (parce qu’ici le ski, c’est un truc que tu peux faire le soir après le travail ou juste pour une journée et pas forcément une activité de vacances, et ça fait vivre vraiment beaucoup de monde). Alors comme en plus j’aime beaucoup faire du sport en extérieur, être dans la nature, et tester des nouveaux trucs, clairement j’aurai été déçue de ne pas aller skier de tout mon séjour ici.
Après ce qu’il me fallait, c’est la bonne opportunité. Je voulais pas y aller toute seule, en transports en commun c’est compliqué, et je sais juste vite fait skier (j’en ai fait une fois il y a 3 ans), donc je voulais avoir quelqu’un qui puisse m’aider voire même un prof. Et la bonne opportunité, elle a fini par venir un weekend de mi-mars, alors que le printemps commençait doucement à pointer le bout de son nez. Elle m’est venue par Chris, un expat installé à Linz depuis environ 10 ans, et qui était avant le covid plus ou moins co-créateur / organisateur d’un groupe d’expats installés à Linz et qui se retrouvaient régulièrement pour aller au bar ou faire des trucs ensemble. Je l’ai rencontré par hasard dans Linz, c’est déjà lui qui m’avait invitée à faire une balade à vélo le long du Danube, et c’est donc lui qui m’a envoyé un message un vendredi aprem pour me proposer d’aller skier le lendemain matin avec d’autres de ses amis. Après une rapide réflexion, j’ai vite accepté.
Alors comment on s’organise pour aller skier de façon presque improvisée avec presque pas de matériel ? J’avais acheté quelques semaines plus tôt des gants de ski pour survivre aux -10 degrés qu’on avait à Linz, et j’ai embarqué dans mes valises des lunettes de soleil de course à pied que j’ai déjà utilisées pour skier il y a 3 ans et des grosses chaussettes de ski. Pour le reste, ça a été de la débrouille : haut manches longues + legging de course à pied, sur-pantalon de pluie spécial vélo par-dessus pour éviter de me retrouver trempée si je tombe (la neige ça mouille), et mon manteau habituel qui a des poches qui ferment avec une fermeture éclair et est imperméable. Je l’ai aspergé de spray imperméabilisant la veille au soir pour être sûre qu’il allait tenir (parce que je m’attendais à beaucoup tomber). Pour le reste du matos, on est allé dans une des rares stations qui proposent de louer des casques en plus du classique combo skis+bâtons+chaussures. Moralité : tant qu’on a du matériel un peu décent et de quoi assurer sa sécurité (casque, lunettes, gants), l’équipement c’est vraiment pas un truc dont il faut se faire une montagne (haha le jeu de mots avec le ski), pas besoin d’acheter une veste à 100€ pour une pratique occasionnelle. Je ne me suis pas du tout sentie inconfortable ou quoi : le matos, ça donne un confort, mais c’est pas un indispensable tant qu’on a la base de sécurité. C’est le cas pour beaucoup d’activités d’ailleurs.
Bref, je suis allée skier. Et c’était trop cool.
Je suis plutôt contente parce que j’ai réussi à bien me débrouiller. Enfin je suis loin d’être une pro, mais grâce aux conseils de Chris j’ai réussi à retrouver les petites bases que j’avais, et on a pu faire des pistes bleues (niveau facile). J’ai vraiment pris du plaisir à prendre un peu de vitesse, tout en profitant du paysage, pas en étant constamment en panique à avoir peur de tomber. La 3e personne avec qui on était (aussi une expat) avait à peu près mon niveau, alors c’était plutôt cool, j’ai pas eu la sensation d’être trop un boulet. D’après Chris, on est allé dans une des meilleures stations autour de Linz: Feuerkogel, à environ 1600m d’altitude. Les gens qui la tiennent sont vraiment cool, elle est pas trop chère, et la vue sur le lac Traunsee est magnifique. Le tout à environ une heure de route de Linz.
Plus précisément, on était près de Gmunden, dans la région géographique du Salzkammergut, dans les Préalpes orientales septentrionales (ça c’est Wikipédia qui le dit). Cette région est réputée pour ses grands lacs encaissés entre les montagnes, et attire beaucoup de touristes en temps normal pour ses paysages. En même temps, entre sports d’eau sur les lacs, ski en hiver, randonnées et VTT, il y a de quoi faire. Après avoir rendu nos skis et s’être baladé pour prendre plein de photos parce que c’était vraiment trop beau, on est redescendu dans la vallée et on a pris la direction de Gmunden, où d’autres amis de Chris passaient l’après-midi.
Gmunden, c’est une ville d’environ 13 000 habitants réputée pour sa céramique et ses cures thermales. C’est une ville globalement assez riche et qui attire pas mal de touristes, d’après ce que m’ont dit mes comparses du jour en été on y trouve pas mal de yachts sur les quais. D’ailleurs ils ont un tramway, ce qui pour une ville de 13 000 habitants est un sacré truc (et en plus il est plus beau que celui de Linz). Gmunden est située juste au bord du lac Traunsee, qui est vraiment très grand : 24,35 km², ce qui en fait le 4e plus grand lac d’Autriche. En plus il est beau.
Le lac Traunsee, vu depuis Gmunden La mairie de Gmunden. Il y a un carillon en céramique sur la façade qui sonne toutes les heures ou toutes les deux heures et qui apparemment fait une mélodie différente selon les saisons. Et re le lac, parce que je ne me lasse pas de ce paysage
Pour résumer, j’ai passé une très bonne journée. C’était vraiment cool de faire du ski, la vue sur le lac, que ce soit depuis la montagne ou depuis Gmunden, est vraiment magnifique, et en plus j’étais avec des gens sympas (qui plus est des expats, donc avec qui je pouvais communiquer sans problème, que ce soit en anglais ou en allemand). Gmunden, j’y retournerai sûrement vers le printemps / été, parce qu’avec mes comparses du jour on s’est dit que ce serait trop cool de faire une balade à vélo dans le coin, et il se trouve que c’est aussi la ville d’où sont originaires deux de mes colocataires et qu’ils ont déjà vite fait parlé d’y passer une petite journée entre colocs. Pour le ski, peu de chances que j’y retourne tout de suite parce que bon la neige c’est bien sympa mais maintenant le printemps arrive enfin. Par contre, la montagne sur laquelle on est allé ouvre son téléphérique en été, pour que les gens puissent venir y randonner. On verra bien par la suite si l’opportunité se présente d’y retourner ou pas. Tout est une question d’opportunités après tout : si j’étais pas allée me balader dans Linz un jour où il faisait méga froid et où j’étais seule, j’aurai pas rencontré Chris (qui m’a abordée pour me poser une question sur mon appareil photo), et je serai pas allée faire du ski. Tout ça vient donc du hasard d’une rencontre. Mais le hasard, il faut le provoquer aussi, alors je faire faire en sorte de continuer à provoquer ce genre de moments !